Au Quebec, c'est l'hiver. On peut plus dessiner sur les murs. Et on m'a offert une boîte de stylos de couleurs.
Le propos: En quoi l’ère informatique et spirituelle que nous vivons influence-t-elle le fond et la forme de notre travail artistique et notre vision du monde? Le corps humain est de plus en plus montré et le monde semble parfois vouloir prendre parti, scindant les esprits entre ceux qui veulent à tout prix le cacher et ceux qui veulent à tout prix le montrer. Voulant faire mon chemin en transversale, J’ai voulu retranscrire la topographie de l’énergie pendant l’acte sexuel, en le cryptant, ou le décryptant à travers des lignes simples, suggestives de vibrations, qu’elles soient scientifiques, ésotérique ou cybernetiques. Ce n’est plus qu’une illusion, que notre cerveau se doit de reconstruire comme dessinant dans un nuage. Le trait manuscrit, pour contre balancer avec une sensibilité non calculée ce que l’ordinateur ne peut se permettre. Qui pemet l’accident sans comprendre l’erreur. Il n’y a pas de différence entre le fond et la forme, ce sont les mêmes particules qui s’assemblent pour créer un monde visible cohérent. Un simple signal éléctrique comme une perturbation sinusoïdale de nos vieux écrans en lignes cathodiques.
L’ensemble du projet s’efforce de ne pas s’enterrer dans une vision manichéenne des nouvelles technologies ni de la sexualité, ni dénonciateur, ni anecdotique, mais plutôt comme une absence de pensée, contemplative, simple témoin de la suggestion,
Mon envie est de revenir aux fondamentaux de certains stimulus qui m’ont conduit à la création artistique ; mon amour pour le dessin, fondamental, mon amour pour l'humain, ses formes, mais surtout mon désir de revenir à la vibration de la ligne, du trait unique comme ce que le graffiti m’avait chuchoté auparavant. Ce désir de revenir au trait est contrebalancé par l’envie de rester suggestif, contemplatif, crypté. Cet ensemble de termes “flou”,”cryptage”, “contemplatif”, m’a quasi logiquement amené à choisir des sujets humains, érotiques, même si ce n'est qu'un pretexte, comme pour me rappeler mes études en vidéo qu’une même scène pourra être qualifiée de romantique, dramatique, comique, érotique ou pornographique selon le cadre. Finalement tout ce qu’il reste c’est l’energie qui existe et l’intention qu’on veut bien montrer.
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